La Sophrologie couvre un nombre important de domaines d’application. C’est avant tout une technique corporelle. L’être humain ne se réduit pas à ses fonctions intellectuelles, sachant que son corps est au cœur de nombreuses situations ou disciplines: travail, école, sport, etc. Lorsque nous abordons un domaine, nous cherchons à resituer la place de l’être humain dans toutes ses dimensions et la référence au corps s’impose naturellement.
La sophrologie existentielle est une méthode scientifique créée en 1960 par le Professeur Alphonso Caycedo, Neuropsychiatre. C’est la science de la Conscience ayant pour visée l’harmonisation du corps et de l’esprit. Mais c’est, avant tout, un fabuleux rendez-vous avec soi-même. Elle permet de mieux se connaitre, d’être à l’écoute de son corps, d’installer la confiance en soi et ainsi, de mieux gérer ses émotions, de vivre pleinement le moment présent.
« Soigne ton cerveau et ton cerveau prendra soin de ton existence. Soigne ton coeur et ton coeur prendra soin de ta vie. » Alfonso Caycédo
En médecine, on sait aujourd’hui que les relaxations ont un réel impact sur le traitement des maladies psychosomatiques. La sophrologie permet ainsi d’atteindre le mieux-être, de stimuler les systèmes immunitaires, d’atteindre un équilibre psychique.
La sophrologie permet une bonne gestion du stress et ainsi améliore les performances. Performances dans tous les sens du terme, allant des performances psychophysiques dans le sport, aux stimulations de la mémoire, à la performance dans l’entreprise, à la réalisation de soi-même…
C’est une méthode d’éveil de la Conscience apportant la possibilité de développer ses propres potentialités, ses capacités : capacités biologiques et ses facultés créatrices projetées vers l’existence.
Les principes fondateurs
En sophrologie on retrouve les principes fondateurs suivants :
- L’intégration du schéma corporel qui est à la fois l’appropriation de sa personne comme territoire de vie mais aussi l’adaptation de la biologie (rythme, pathologie, dépendance de l’environnement interne et externe) qui mène à l’homéostasie
- Le principe d’action positive, choix d’axer sur ce qui est et peut se faire plus que sur ce qui manque
- L’attitude phénoménologique
Les influences de la sophrologie
La Sophrologie que je pratique et qui est enseignée à l’Ecole de Sophrologie et de Sophrothérapie Existentielle de Bordeaux et de Colmar s’inscrit dans le courant des Psychothérapies humanistes, existentielles et expérientielles.
Ces approches sont nées aux Etats-Unis dans le milieu des années 50 sous l’impulsion d’A.MASLOW, de F. PERLS, W. REICH, et de C. ROGERS pour les plus connus et en Colombie puis en Europe avec A. CAYCEDO pour la Sophrologie.
Toutes ces approches sont fortement influencées par les courants existentialistes et phénoménologiques de HUSSERL, HEIDEGGER, MERLEAU-PONTY, SARTRE. Elles ont en commun de mettre l’Etre Humain et son vécu subjectif au centre de la démarche.
La pratique de la sophrologie
C’est en elle-même et par le développement de ses propres ressources que la personne avec l’appui du Psycho-praticien va découvrir de nouvelles capacités pour sortir de sa problématique, de son impasse, de sa souffrance ou de son aliénation et contrainte à des croyances.
La pratique de la Sophrologie permet un retour à soi, au concret de son existence à partir de sa réalité vécue corporelle. Une réflexivité vers soi, vers ses ressentis, ses éprouvés qui permettra dans un deuxième temps une réflexion, une élaboration et un nouveau sens à son existence plus ancrée dans sa réalité vécue.
Sortir d’une attitude classique de notre rapport au monde, que l’on pourrait résumer à la recherche d’une causalité quasi permanente de notre vécu, en plaquant des grandes notions et des concepts abstraits sur la réalité.
L’attitude phénoménologique est descriptive et propose de se mettre à l’écoute des phénomènes, de les suivre pas à pas, de les observer, ce qui s’y montre et d’écouter ce qui s’y dit. C’est ce qui exprime la formule « retour aux choses mêmes ». Le phénomène vient du grec phainestai (se montrer) ce n’est pas ce que je veux ou ce que je souhaite, c’est ce qui apparait, ce qui se donne à voir, ce qui se montre à partir de soi-même.
La phénoménologie innove radicalement, car il ne s’agit pas d’une philosophie de plus avec ses contenus et ses constructions, mais d’une méthode de pensée descriptive. HUSSERL « la phénoménologie désigne avant tout une méthode et une attitude de pensée ». Comme je le disais cette attitude ne consiste pas à démontrer les choses, mais à accueillir ce qui apparait dans le- ici – et -maintenant par monstration. C’est une pensée de l’apparaître. L’attitude phénoménologique nous propose de pratiquer l’époché, mot grec qui signifie interruption, suspension, mise hors circuit. C’est une mise entre parenthèse, elle ne consiste pas à mettre le monde hors circuit, mais de mettre entre parenthèse notre relation habituelle au monde. De mettre à distance nos idées reçues, nos contenus théoriques, nos représentations, nos images.
L’époché ne consiste pas à nier ou à détruire nos pensées, elles continuent à exister mais ne sont plus dominantes. C’est en fait un pas de côté, un écart, un lâcher-prise intellectuel sur notre rapport souvent opératoire aux choses. Autre caractéristique de notre démarche, c’est la notion d’intentionnalité. Dans de nombreuses approches on s’intéresse au contenu de la conscience dans le courant phénoménologique la conscience est intentionnelle ce qui n’a rien à voir avec l’intention psychologique, mais le mouvement de la conscience vers les objets du monde ou vers soi. Pour le phénoménologue, la conscience est toujours visée et elle est toujours consciente de quelque chose.
La Sophrologie offre la possibilité de pratiquer la mise en mouvement de l’imaginaire et de l’éveil de la créativité.
L’image naît de la rencontre des corps. En effet au début de la vie humaine, les productions imaginaires naissent à travers la rencontre entre un psychisme en structuration et un monde perçu à travers les capteurs psychoaffectifs et sensitivomoteurs du nourrisson. Le nouveau-né ressent le monde à partir de ses sens. Mais ce qui est essentiel pour lui c’est d’abord d’être accueilli par un autre et notamment un autre corps celui de la mère ou de la première figure d’attachement. C’est le corps nourricier qui va filtrer pour lui les sensations qui lui parviennent (système de pare-excitation). C’est par elles qu’il va pouvoir progressivement distinguer ce qui est du dehors ou du dedans (son monde intérieur).
De ses expériences, le nouveau-né va créer des représentations mentales qui lui sont propres. Nul ne peut dire ce qu’il voit, ce qu’il perçoit : l’imaginaire est déjà là, c’est la construction également de sa propre image. L’image du corps est la synthèse vivante de nos expériences émotionnelles, sensorielles, mémoires inconscientes de tout le vécu relationnel, tout contact avec l’autre, que ce contact soit de communication ou d’évitement de communication.
Cette image du corps se manifeste dans nos relations présentes, le passé résonne en nous et se projette dans l’ici et maintenant. Ce qui met en difficulté le sujet, c’est que ses expériences du passé viennent dominer ses nouvelles expériences et créer un processus répétitif de l’existence.
Tout être humain possède un potentiel créateur, est capable d’inventer le quotidien, d’imaginer des solutions nouvelles, d’oser sortir des sentiers battus, de réaliser ses rêves, d’écrire. La première activité créatrice est la rêverie éveillée, puis vient ensuite pour l’enfant le temps du jeu, grâce auquel l’enfant, tel un réalisateur, met en scène son univers intérieur et façonne un monde selon ses désirs.
L’intensité de cette capacité créatrice est liée à la relation précoce à une figure d’attachement. En effet, c’est toujours pour un autre que nous créons et souvent nos blocages ont pour cause cet autre, qui, à un moment donné nous a jugé, a rejeté ou méprisé nos idées. La façon dont ont été accueillies les créations de l’enfant, comme le dessin, peuvent inhiber pour un long moment la créativité de l’enfant et son apprentissage. Une trop forte anxiété, un trop grand stress, nous font basculer sur un mode de survie qui ne donnera pas ou très peu de place à l’imagination, à la création, mais nous fera prendre des chemins tout tracés.
Les neurosciences avec l’imagerie cérébrale ont très bien démontré ce fonctionnement. L’amygdale, le centre de la peur dans le cerveau, lorsqu’elle est trop activée vient limiter l’accès au néocortex préfrontal, siège de la pensée, mais également coupe l’accès au siège de la mémoire, la zone de l’hippocampe, et également la zone de l’insula, lieu de la conscience de soi.
Notre présence au monde est altérée.
On sait aujourd’hui que la difficulté d’un enfant d’être dans un processus d’apprentissage peut être liée à un état anxieux, à un manque de sécurité intérieure.
La sophrologie en entreprise
Depuis que les entreprises françaises ont décidé à l’image de leurs homologues d’optimiser leurs ressources humaines, de nouvelles formes de management sont apparues, et dans leur sillage, une myriade de méthodes de développement personnel et de meilleure connaissance de soi s’est introduite dans le monde du travail. Pour répondre aux critères d’efficacité, de rentabilité, de rapidité auxquels tout un chacun est confronté aujourd’hui, la sophrologie apporte une réponse ; bien plus qu’une méthode, elle entraine un déploiement de la personnalité de chacun avec ses richesses et ses forces, et lui donne par la même une ouverture différente au monde.
Elle permet plus que d’aider les individus à s’adapter aux structures existantes, elle propose de faire évoluer les individus pour à travers eux faire évoluer les organisations. Présentée comme un outil elle permet de travailler sur le stress, la créativité, la performance, la qualité, la motivation, l’ergonomie…
Ces ateliers de séances de sophrologie peuvent être proposés au personnel par le biais soit de comités d’entreprise, ou de la médecine du travail. Ils sont basés sur le volontariat et sont organisés par cycle de 10 séances.
Les domaines d’action
Voici les domaines d’action d’un cycle de sophrologie :
Stress | Surcharge de travail, en horaire/NouveautéPoids hiérarchique, problèmes d’équipeMétiers à délais/Contact client |
Poste de travail | Positions difficiles ou durée/Travail sur écran/Espaces étroitsGestuelle répétitive/Port de charges |
Pensée | Concentration/Créativité/Résolution de problème |
Communication | Expression orale/négociation |
La Sophrologie permet à l’individu de
- Trouver sa juste place dans le contexte professionnel et privé.
- Prendre la juste distance par rapport aux évènements.
- Apprendre à pointer ses propres limites.
- Renforcer son niveau de conscience (capacité à se concentrer, à ne pas s’éparpiller dans son travail et sa vie personnelle)
- Renforcer la confiance en soi et son sentiment de sécurité
- Apprendre à gérer son stress par des exercices de détente physique et psychique
- Aborder des difficultés dans la vie avec plus de sérénité
- Intégrer les outils de la relaxation dynamique (Schéma corporel et forme du corps)
- Développer son espace bien-être en identifiant la place du corps dans sa posture individuelle, énergétique et respiratoire.
- Intégrer des techniques antistress pour soi et un groupe.
- Transmettre cet apprentissage dans nos métiers.
Les apports du travail en sophrologie
Sur le plan physique | Sur le plan psychologique |
Améliore les fonctions vitales telles que la respiration, la circulation sanguine, le rythme cardiaque | Améliore les facultés intellectuelles, la mémoire, la concentration, la créativité, la prise de décision, |
Accroit le tonus | Augmente la confiance en soi : surmonte les blocages, gestion des émotions, capacité d’expression améliorée |
Canalise l’énergie | Renforce la faculté d’adaptation : ajuste la conduite aux différentes situations, aux circonstances nouvelles |
Augmente le seuil de résistance à la fatigue | Augmente les capacités relationnelles :attention, écoute, compréhension, gestion des conflits |
Augmente le seuil de résistance au surmenage | Conserve un équilibre psychologique : réduction de l’anxiété et du stress |
Augmente le seuil de résistance au stress |
L’auteure : Sophie Petrich est somathérapeute, sophrologue et formatrice. Elle intervient depuis de nombreuses années pour Formassad.
Découvrez également la formation « Initiation à la sophrologie » que Sophie anime à destination du personnel soignant et non soignant des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.