Et si on profitait de l’été pour prendre le temps de lire ? Voici une liste de 10 livres, que nous avons spécialement sélectionnés pour les professionnels de santé et de l’accompagnement. Ces lectures vous permettront d’élargir vos horizons, de redonner du sens à votre pratique professionnelle et surtout de vous relaxer et de vous détendre.
Nous les avons classés par nombre de pages. Il y en a pour tous : les petits lecteurs et les mordus de lecture.
Lâcher prise – Rosette Poletti et Barbara Dobbs
- Editions Jouvence (1999) – 96 pages
Lâcher prise, savoir abandonner ce qui n’a plus lieu d’être pour aller vers ce qui vient, un aspect essentiel et existentiel de la vie.
Tout lâcher prise débute par une prise de conscience.
Ce livre écrit par deux spécialistes des soins infirmiers, de l’enseignement de la santé et de l’accompagnement, regroupe quelques approches permettant de comprendre ce qu’est le lâcher prise, quels sont les obstacles sur son chemin, ainsi que les moyens qui aident à y parvenir.
Qu’il s’agisse de la co dépendance, des émotions négatives, d’un deuil, d’un divorce, de sa carrière, ou de sa spiritualité, le lâcher prise permet de passer une nouvelle étape; pour réussir l’objectif attendu doit être clair et précis…
Un petit livre, une énorme ressource.
A lire sans modération.
L’éthique expliquée à tout le monde – Roger Pol Droit
- Seuil (2009), 110 pages
Dans cet ouvrage, Roger-Pol Droit rappelle les points de départ et les lignes de force de l’éthique, aujourd’hui au coeur de nombreux débats notamment dans le domaine de la santé et la prise en charge des personnes fragiles.
Un ouvrage de référence écrit par Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain, chercheur au CNRS, membre du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé. Il est simple, très pédagogique et accessible à tous.
La femme coquelicot – Noëlle Châtelet
- Le Livre de Poche (1999) – 150 pages env.
C’est le récit de Marthe, 70 ans, qui rencontre Félix dans le bistrot en bas de chez elle. C’est alors que son existence lasse et fanée de grand-mère veuve va prendre fin. Son corps de femme se réveille, elle a envie de couleurs, de mystère. Des sensations longtemps oubliées l’envahissent… C’est le récit d’une passion tout en délicatesse et légèreté qui nous rappelle qu’on peut tomber amoureux à tout âge.
Un livre qui participe à changer notre regard sur la vieillesse. Quel rafraîchissement cette héroïne de 70 ans !
Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : introduction à la communication non violente – Marshall Rosenberg
- Editions La Découverte (2004) – 270 pages environ
Ce livre très facile à lire est une introduction à la communication non violente mais aussi un véritable guide de développement personnel.
Son auteur nous livre là un outil à la fois simple et puissant pour tenter d’améliorer nos modes de communication avec les autres, désamorcer les disputes et établir des relations bienveillantes avec notre entourage personnel comme professionnel.
Dans un premier temps, à partir d’exemples de dialogues il nous apprend comment observer des faits sans les évaluer (juger), repérer et exprimer nos sentiments en vue d’identifier les besoins à l’origine de ces sentiments afin de pouvoir demander clairement ce qui conviendrait à notre bien-être.
- Ce que nous observons
- Ce que nous ressentons
- Ce dont nos avons besoin
- Ce que nous souhaitons demander pour notre mieux-être.
Dans un second temps, il nous apprend comment recevoir avec empathie les observations, sentiments, besoins et attentes d’autrui sur la base d’un précepte bouddhiste « Ne te contente pas d’agir, soit là » :
- « L’empathie est une compréhension empreinte de respect de ce que les autres vivent. Au lieu de proposer de l’empathie, nous avons souvent tendance à donner des conseils, à réconforter, à donner notre avis ou à exposer nos sentiments ».
- « Lorsque quelqu’un vous entend vraiment sans vous juger, sans essayer de vous prendre en charge ou de vous enfermer dans un moule, cela fait un bien incroyable… »
Enfin, il nous invite à nous relier à nous même avec bienveillance, à nous libérer et accompagner les autres dans des relations plus authentiques et réciproques.
3 kifs par jour (et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur) – Florence Servan-Schreiber
- Marabout (2011) – 318 pages
Un kif, c’est un évènement heureux, une rencontre, une sensation ou une image qui nous fait du bien et qui nous permet de cerner ce qui nous rend heureux.
En s’appuyant sur la psychologie positive ou science du bonheur qui observe les facteurs internes et externes de notre épanouissement, l’auteur a développé ses propres rituels, les kifs, qu’elle entend diffuser pour permettre à ses lecteurs de repérer leurs émotions positives et de vivre mieux…
C’est de sa propre expérience qu’elle nous fait part et qu’elle entend partager. Il s’agit pour tout un chacun de repérer, d’identifier ces moments, ces situations de bien être qui peuvent devenir la base d’une vie épanouie. C’est aussi accéder à ses ressources intérieures pour se prémunir des situations défavorables.
Les âmes blessées – Boris Cyrulnik
- Editions Odile Jacob (2014) – 330 pages env.
Boris Cyrulnik est neuropsychiatre, éthologue et auteur de nombreux ouvrages de référence (les Nourritures affectives, un merveilleux malheur). Il a notamment beaucoup contribué à la réflexion sur le concept de résilience.
Cette année il a publié le second tome de ses mémoires (qui fait suite à Sauve toi, la vie t’appelle), à la fois récit personnel et voyage au cœur de l’histoire de la psychiatrie. C’est un livre à l’écriture sensible, élégante et tellement plein d’humanité. Une source d’inspiration pour tous.
Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan
- Le Livre de Poche (2013) – 408 pages
L’auteur nous raconte sa mère, au travers d’une plongée dans l’histoire de sa famille, de ses drames, de ses joies et une plongée dans la maladie mentale. Ce livre magnifique, bouleverse et interroge. L’auteur est à la recherche de sens et de réponses. Quel sens donner à la maladie psychique de sa mère atteinte de troubles bipolaires, autrefois appelée psychose maniaco-dépressive ? D’où vient-elle ? Qu’est ce qui a déclenché ses crises ?
L’auteur nous propose de l’accompagner dans ce voyage très personnel, à la fois léger et bouleversant, dans cette quête de sens, au cœur de la notion de destin de famille et de transmission transgénérationnelle.
Soigner… Le premier art de la vie – Marie-Françoise Collière
- Editions Masson (2001) – 450 pages environ
Quand je « soigne » une plante, je l’arrose, je veille à ce qu’elle ait suffisamment de terre et de lumière. Je peux aussi lui parler, caresser ses feuilles, lui mettre de la musique et même lui chanter des chansons…
Bref, je me préoccupe de son bien-être dans ma relation à elle. Des « soins » de bien-être qui risquent fort de rejaillir sur le mien dans le plaisir que j’ai à la regarder pousser harmonieusement, guettant ses toutes nouvelles pousses vert tendre. Possible même qu’elles m’offrent des fleurs en retour…
Et si jamais elle attrapait une maladie, vite vite je rechercherais un produit qui me permettrait de la « traiter ». Mais pour autant, je n’arrêterais surtout pas de la « soigner ». Bien au contraire !!!
Je redoublerais d’attention afin qu’elle dispose d’un maximum de forces pour lutter contre sa maladie, sous peine de la voir dépérir. Parce qu’aussi efficace que soit le traitement, si j’arrête de lui prodiguer des soins « vivifiants » elle risque bien de crever…
Quand je « soigne » un Humain malade, c’est le même processus vital qui est en jeu.
Dans son livre, Marie-Françoise Collière embrasse les dimensions bio-socio-culturelles des « soins » qui, de la naissance à la mort, demeurent indispensables pour franchir les grands passages de la vie.
Dominés aujourd’hui par l’ascendance des traitements avec lesquels ils sont souvent confondus (voire qu’on leur substitue), la méconnaissance de l’apport irremplaçable des « soins » les relègues à des tâches subalternes, considérées comme insignifiantes et ne requérant pas de connaissances.
Ce livre est une mine d’arguments en faveur de l’apport irremplaçable des « soins vivifiants » relevant de l’entretien et de la continuité de la vie, en deçà et au-delà de tout traitement. Une véritable source de motivation pour les soignants en quête de sens et de valorisation de leur métier de soignants.
Cultiver l’intelligence relationnelle – Daniel Goleman
- Editions Robert Laffont (2009) – 570 pages environ
Un livre très clair et surtout hyper vivant du fait de la multitude d’exemples qu’il utilise pour illustrer chacun de ses propos et partager les dernières découvertes des neurosciences sociales sur le cerveau.
Le « cerveau social » : une sorte de wifi neuronal qui nous connecte en permanence aux autres et influence nos comportements.
Tous les domaines des relations de la vie sont explorés (professionnel, amical, amoureux…) : du « champ de bataille conjugal », à la « toxicité de l’insulte » en passant par le « dérèglement de l’empathie », les « agents de nos humeurs », la « contamination émotionnelle », les « allergies sociales »…
Un chapitre est particulièrement touchant dans ce livre, c’est celui où l’auteur traite des relations soignants/soignés à la lumière de ces interconnexions humaines. En effet, les types de relations que nous entretenons et les émotions qu’elles suscitent, influencent non seulement nos comportements mais aussi le fonctionnement de notre propre corps physique (rythme cardiaque, tension artérielle, hormones, défenses immunitaires…) tout autant que celui de l’autre.
La qualité de présence que nous nous donnons à nous-mêmes et aux autres agit :
- « La sensibilité sociale de notre cerveau exige de nous une certaine sagesse, la conscience que, tout comme nos humeurs, notre vie biologique est déterminée et façonnée par les gens qui partagent notre vie – de même que nous affectons leurs émotions et leur vie biologique ».
- « Nous pouvons en effet jauger nos relations d’après l’impact que les autres ont sur nous et celui que nous avons sur eux ».
Un guide pratique fabuleux pour toutes celles et ceux qui aspirent à mieux se comprendre et se construire d’un point de vu tant personnel que professionnel.
Plaidoyer pour l’altruisme : la force de la bienveillance – Matthieu Ricard
Moine bouddhiste et disciple du dalaï lama, Matthieu Ricard propose dans ce livre une nouvelle façon de penser en cultivant l’amour altruiste. Cet ouvrage qui propose une issue à la violence qui nous entoure est une réflexion précieuse pour les soignants autour de la bienveillance et de la prise en charge des malades.
Voilà pour nos recommendations de lecture d’été. Avez-vous déjà lu certains de ces livres? Qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à partager vos recommandations de lecture dans les commentaires !
Bonne lecture!