Les fondamentaux de la relation d’aide

La relation que le soignant et le patient – ou le résident – établissent ensemble crée un espace inter-personnel qui concerne et dépasse la dimension strictement thérapeutique ou soignante : les personnes sont engagées en tant que telles, au-delà de leurs compétences profession­nelles, au-delà de la position de « patient » pour l’une et l’autre.

Ainsi, outre les gestes nécessaires au maintien de l’état de santé, la relation humaine construite à l’occasion du soin va, dans une large mesure, contribuer non seulement à l’efficacité de l’intervention, mais aussi, et plus globalement, au bien être de la personne. A condition que cette relation soit empreinte d’empathie, d’acceptation de l’autre, et d’authenticité.

Ces conditions, mises en évidence par Carl R. Rogers, sont nécessaires pour permettre à la personne de s’accepter elle-même, de reconnaître ses états affectifs, de mieux réguler ses émotions et ses relations aux autres. Ce champ d’humanité relève de ce que C. Rogers nomme une attitude, ou une posture. Il ne s’agit pas de techniques d’écoute à proprement parler et il est intéressant de noter que C. Rogers lui-même avait du mal à supporter ce que les européens ont appelé la « technique de la « reformulation » ! En effet, la relation d’aide n’est pas affaire de technique mais, fondamentalement, d’empathie, d’ouverture tolérante, de bienveillance et de stabilité émotionnelle.

« L’individu possède en lui-même des ressources considérables pour se comprendre, se percevoir différemment, changer ses attitudes fondamentales et son comportement vis-à-vis de lui-même. Mais seul un climat bien définissable, fait d’attitudes psychologiques facilitatrices, peut lui permettre d’accéder à ses ressources » C.Rogers

Le concept d’approche centrée sur la personne

Les travaux de C.Rogers sur l’efficacité thérapeutique lors de l’entretien l’ont mené à formuler le concept d’approche centrée sur la personne. Il s’agit d’une approche non directive du thérapeute qui repose sur le présupposé humaniste que chaque personne a en elle les ressources nécessaires pour son épanouissement et les réponses à ses questionnements. Le rôle du thérapeute ou du professionnel dans ce contexte est de faire prendre conscience au patient (ou client) de son potentiel « d’actualisation », ce qui est possible grâce à une ensemble d’attitudes facilitatrices de la part du thérapeute.

Les attitudes facilitatrices au cœur de l’approche centrée sur la personne

Ces attitudes facilitatrices au cœur de l’approche centrée sur la personne reposent sur trois conditions essentielles que sont l’empathie, la congruence, le regard positif inconditionnel. Elles permettront au clinicien de créer un climat favorable à la « croissance de l’individu ». Voici au sens large les outils rogériens qui permettent au patient d’accéder à ses ressources.

L’écoute

L’écoute doit être bienveillante et non-directive. Il s’agit de ne pas donner de conseils, d’émettre ses propres idées, de faire des interprétations, mais de créer les conditions pour que la personne puisse régler son problème, trouver ses propres solutions. L’écoute est active : le professionnel manifeste son degré d’attention pour aider et favoriser le développement de la personne. Elle demande une implication personnelle. Cette écoute active passe entre autres par la technique de la reformulation qui résume l’histoire de la personne.

L’empathie

C’est la disposition psychique à se représenter la représentation d’autrui (Rogers 1942). Il s’agit de comprendre ce que pense et ce que ressent autrui. C’est donc un processus intellectuel et non affectif. L’empathie permet de « se mettre à la place d’autrui » tout en conservant une certaine distance. Le professionnel doit donc se représenter ce que ressent sont patient, mais aussi lui signifier qu’il comprend ce qu’il ressent.

La congruence ou authenticité

Il s’agit pour le professionnel de savoir rester vrai, authentique et fidèle à lui même, face à son patient ou client et de ne pas se cacher derrière un masque.

Le regard positif inconditionnel

Il s’agit pour le professionnel de créer un climat d’acceptation, d’estime et de confiance, par une attitude positive et sans jugement.

Références :

  • Kirschenbaum Howard et Ducroux-Biass Françoise, « L’Approche centrée sur la personne: que signifie être « centré sur la personne » ? », Approche Centrée sur la Personne. Pratique et recherche, 2013/2 n° 18, p. 5-29.
  • Rogers, C. R., La relation d’aide et la psychothérapie, 1942, trad. J.-P. Zigliara, Paris, E.S.F. 1991

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